Politique


Côte d'Ivoire

Témoignage: vendeuses de jus de mère en fille

Si le centre commercial de Cocody st Jean reste désormais un souvenir pour tous, je garde en mémoire Ahou Sita, vendeuse de jus naturels autrefois à cet endroit.

Venu de son village natal près de Sakassou, elle a été très tôt déscolarisé. Comme bon nombre de jeunes filles Baouleelle va débuter comme "servante" de maison avant de rejoindre sa mère qui vendait des jus à la crié dans l'ancien marché de Cocody, près de l'ancienne mairie qui va brûler plus tard.

"Je sillonnais le marché avec ma mère pour vendre du jus de bissap, de Gnamakoudji et de passion. Les gens aimaient bien nos jus et c'est comme cela nous avons pu avoir une petite place pour nous installer à l'ancien marché en 1995. J'ai vendu avec maman jusqu'à ce qu'elle nous quitte. Après sa mort j'ai continué toute seule à vendre. Quand le marché a brûlé j'ai eu une place ici (Centre commercial St Jean) et depuis je continue de vendre mes jus. La vente des jus m'a permis de scolariser et de m'occuper de mes 3 enfants qui ont perdu très tôt leur père. Mes deux filles avec leur BTS en poche cherchent depuis un emploi quand mon dernier lui est en classe de seconde."

Puis de rajouter, "Je suis devenu finalement leur employeur car elles ont trop tourné pour chercher du travail. Ensemble nous avons monté notre petite entreprise familiale ou toutes nous travaillons."

Elles ont développé quelque chose de fantastique qui nous permet de vendre à 800 FCFA la bouteille et nous vendons jusqu'à 250 bouteilles les week-end. 

Par Fulbert Koffi

 



Politique