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Un ramadan inédit sous Covid-19

C’est un ramadan inédit qui va débuter pour les musulmans du monde entier dans le contexte de pandémie de coronavirus. Le jeûne, du lever au coucher du soleil, est l’un des piliers de l’islam. Le ramadan, mois sacré pour les musulmans constitue aussi une période de forte consommation souvent accompagnée d’une hausse des prix des denrées alimentaires. 

Dans la commune des Parcelles-Assainies, quartier nord de Dakar, c’est l’affluence sur le marché « Police ». Tout le monde ou presque porte un masque, mais dans les allées, difficile de faire appliquer les mesures de distanciation sociale. Madame Sambe fait ses courses avant le couvre-feu. Cette année, elle fait particulièrement attention à ce qu’elle dépense. Son mari est un « modou modou » en Italie, autrement dit un émigré. Il ne lui envoie plus d’argent. « Le Covid-19 est là, mais mon mari n’est pas là ! Il appelle au téléphone parfois, mais il n’envoie plus d’argent, explique-t-elle. Comme les autres immigrés sénégalais en Italie, mon mari ne peut plus travailler. »

Le ramadan dans un contexte de pandémie, les Dakarois en parlent depuis plusieurs semaines. Les craintes de pénuries, l’augmentation des tarifs dans les transports alimentent les discussions. Devant son étal rempli de carottes et de navets, Awa Sow explique : « D’habitude avant le ramadan, les affaires marchent bien, mais en ce moment ça ne va pas, on doit fermer plus tôt, les gens ont peur de sortir, et l’argent manque. » Exemple : le prix du poisson fumé est passé de 500 francs CFA à 1 000 ou 1 300 ! « Mais c’est Dieu qui décide », tranche-t-elle. Avec la fermeture des frontières et la stricte limitation des liaisons intérieures, certains produits comme les lentilles ou les boîtes de conserve manquent dans la boutique de Cheikh Touré. Certains acheteurs ont aussi disparu : « Les clients fidèles sont encore là, mais ceux qui sont bloqués dans leurs villages d’origine ne peuvent plus venir à Dakar ».



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