Interview
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Erik Ngeleka : L’initiateur de l’Open Widal et sa vision pour le tennis en RDC
Il est 7h30, le grand boulevard de Kinshasa est encore facilement praticable. Peu d'embouteillages. Le rendez-vous avec Erik Ngeleka Ngeleka est fixé au Cercle de Kinshasa. Sur la terre battue du complexe sportif, l'homme de 1m90 échange des balles avec un débutant. Les conseils fusent : "Regardez la balle, jusqu'au bout du mouvement..." Le coach est dans son élément.
Erik Ngeleka Ngeleka est l’initiateur du tournoi Open Widal en partenariat avec la Fondation Widal. Passionné de tennis depuis son plus jeune âge et doté d'une riche expérience à la fois comme joueur et manager d'athlètes, Erik Ngeleka a su allier sa carrière professionnelle dans le secteur bancaire avec son engagement profond pour le développement du tennis en République Démocratique du Congo (RDC).
Pouvez-vous nous parler de votre parcours personnel et professionnel dans le monde du tennis ? Quels sont vos accomplissements majeurs et depuis quand êtes-vous impliqué en tant que coach ?
Erick Ngeleka Ngeleka : Je suis économiste de formation, je travaille actuellement dans le secteur bancaire tout en nourrissant une passion indéfectible pour le tennis depuis l’âge de 9 ans. Mon parcours au tennis inclut une participation dans toutes les équipes d'âges du pays, avec la consécration de plusieurs titres au niveau national dans diverses catégories.
Une blessure sérieuse à la tête il y a 10 ans m’a contraint à mettre ma carrière tennistique entre parenthèses pendant 3 ans. Durant cette période, je me suis réorienté vers le management d'athlètes sportifs, mettant mon expertise au service de ces derniers pour les aider à réaliser leurs rêves.
Actuellement, dans le milieu sportif, j’occupe le poste de coordinateur adjoint au sein d'un club de tennis. Je suis également manager de 3 athlètes très prometteurs et exerce en tant que coach à temps partiel depuis maintenant 3 ans. En parallèle, je m'implique dans l'organisation d'événements sportifs et généraux avec mon agence «THE GOAT ÉVENT», démontrant ainsi ma polyvalence et mon engagement dans le domaine du sport.
Qu'est-ce qui vous a inspiré à lancer l'Open Widal et quel impact espérez-vous avoir sur le développement du tennis en RDC ?
L'Open Widal a été lancé avec l'ambition de créer un espace où les jeunes talents peuvent s'épanouir et se dépasser. En investissant dans le sport et en organisant des événements comme l'Open Widal, nous investissons également dans le bien-être et l’épanouissement de notre jeunesse. Le nom « Open Widal » symbolise l’amour et l’unité, des valeurs que nous souhaitons promouvoir à travers cet événement.
Nous avons voulu donner une identité particulière à cet événement, qui marque le début d’une nouvelle ère pour le tennis en RDC. En observant les diverses actions menées par la structure Widal pour la population en général et la jeunesse en particulier, il est apparu essentiel de ramener ces valeurs dans une optique sportive. Ainsi, nous espérons que l'Open Widal deviendra non seulement un rendez-vous annuel incontournable, mais aussi une source d'inspiration et de motivation pour les jeunes athlètes congolais, leur offrant une plateforme pour briller et se développer tant sur le plan sportif que personnel.
Pouvez-vous nous expliquer la contribution de la Fondation Widal dans l'organisation de ce tournoi ? Quels sont les types de soutien qu'elle apporte ?
La Fondation WIDAL joue un rôle crucial dans l'organisation de ce tournoi. La Fondation WIDAL est une organisation à caractère social, dédiée à l'accompagnement et à l'émancipation des jeunes. Elle finance l'événement, permet l'acquisition de matériels indispensables et assure un soutien logistique essentiel au bon déroulement du tournoi. Sans son appui financier et logistique, bien des choses ne pourraient se réaliser. Les sponsors, de manière générale, occupent une place non négligeable dans cette compétition. C’est même grâce à eux que le tournoi suscite autant d’engouement. Nous nous appuyons sur leur notoriété pour crédibiliser l’organisation de ce grand événement sportif.
Le tennis est souvent perçu comme un sport élitiste. Que répondez-vous à ceux qui pensent qu'il est réservé aux plus riches ?
Le tennis est souvent perçu comme un sport de riches pour plusieurs raisons. Il y a le coût des équipements, les frais d'adhésion aux clubs, les cours, les entraînements, ainsi que les frais liés aux compétitions et aux déplacements. Tout cela contribue effectivement à exclure un grand nombre de joueurs potentiels des cours de tennis.
Cependant, le tennis reste un sport populaire, avec de nombreux fans des champions à travers le monde. Nos jeunes, dans les rues de la République Démocratique du Congo, rêvent également de devenir Rafael Nadal, Roger Federer, Serena Williams ou Justine Henin.
Il est de notre responsabilité de travailler sur l'accessibilité de ce sport. C’est pour cela qu’Open Widal a été créé : permettre à nos jeunes d’avoir accès à leur sport à faible coût, dans des infrastructures de qualité.
Ce plaidoyer est également porté par nos partenaires, dont la Fondation Widal, qui œuvrent à rendre le tennis accessible à tous, favorisant ainsi l'épanouissement des talents locaux et la promotion de ce sport en Afrique.
Voyez-vous l'Open Widal devenir un événement récurrent dans le calendrier sportif congolais ?
Oui, nous voyons l'Open Widal devenir un événement récurrent et significatif dans le calendrier sportif congolais. Notre ambition est de faire de ce tournoi un rendez-vous annuel incontournable, qui non seulement enrichit le paysage sportif national mais aussi inspire et motive les jeunes talents à s'engager dans le tennis.
Quelles sont vos ambitions pour l'avenir de ce tournoi ?
Open Widal s’inscrit dans une vision à long terme, avec l'objectif de s'intégrer pleinement dans l'agenda du tennis congolais, puis africain, et un jour figurer parmi les événements internationaux de renom. Notre mission est de créer un tournoi de référence, reconnu pour son organisation exemplaire et ses infrastructures de qualité.
Le sport congolais souffre principalement d’un manque d'infrastructures adéquates qui permettraient aux athlètes de s'entraîner et de performer à leur meilleur niveau. C'est pourquoi nous appelons les personnes de bonne volonté, passionnées par le sport, à soutenir et à investir dans ce secteur crucial. Par des efforts concertés et un soutien continu, nous croyons fermement que l'Open Widal pourra non seulement élever le niveau du tennis congolais mais aussi attirer l'attention internationale, mettant en lumière les talents africains sur la scène mondiale.
Que peut attendre le public de cette édition de l'Open Widal ? Quels sont les moments forts à ne pas manquer ?
Le public peut s'attendre à un spectacle exceptionnel, offert par nos athlètes venus de pratiquement toutes les provinces du pays, ainsi que par quelques joueurs étrangers. Ce tournoi promet d'être un événement de haut niveau, mettant en avant les talents locaux et internationaux dans des compétitions intenses et passionnantes. Les moments forts à ne pas manquer sans doute les matchs d’ouverture, les phases finales les activités annexes.
Je suis convaincu qu’à l’issue de cette compétition, beaucoup de Congolais s’intéresseront davantage à cette discipline. Cela pourrait également servir de motivation pour que l’État investisse dans la construction de terrains publics, rendant ainsi le tennis plus accessible à tous avec des coûts d'entrée raisonnables. En somme, l'Open Widal ne sera pas seulement un événement sportif, mais aussi une opportunité de promouvoir le tennis et d'encourager le développement d'infrastructures sportives dans tout le pays.
Propos recueillis par Anthony Mbumba Kuku
Oeil d'Afrique - Kinshasa
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