Chroniques


Géopolitique: Poutine devra faire un choix entre la Syrie et Israël

C’est en observant ce qui se passe en Syrie qu’on réalise à quel point les questions géopolitiques peuvent être complexes. La Russie et l’Iran soutiennent la Syrie face aux États-Unis et leurs valets européens.

Entre-temps, ces mêmes soutiens de Damas et la Turquie affichent une certaine solidarité face à l’axe occidental dans d’autres dossiers, alors qu’Ankara, membre de l’OTAN, déteste le gouvernement syrien, et Israël, l'allié de Moscou, cherche à renverser Bachar al-Assad et à freiner l’influence de plus en plus grandissante de Téhéran dans la région. Et on ne parle même pas de la Chine, alliée de Moscou et important partenaire commercial des États-Unis, qui suit avec attention tout ce qui se passe dans ce coin tourmenté du monde.

Dans ce « grand jeu » géopolitique, Vladimir Poutine reste l’homme de la situation. Cependant, avec les derniers développements des événements en Syrie, le président russe devrait faire un choix entre son soutien à Damas et son partenariat avec Israël qui n’arrête pas de semer la pagaille chez son protégé syrien.

En effet, à mesure que se renforcent les tensions entre Israël et l’axe Iran-Syrie-Hezbollah, la position d'arbitre au-dessus de la mêlée de la Russie va devenir de plus en plus inconfortable. Les États africains doivent suivre avec attention ce qui se passe dans ce coin du monde. Les alliances stratégiques sont certes essentielles, mais il faut toujours garder à l’esprit que les grandes puissances agissent toujours en fonction de leurs intérêts. Les meilleures alliances doivent se tisser au niveau du continent avant de penser à l'étranger. Mais là encore se pose un problème: l'Occident est présent sur le continent à travers ses domestiques locaux. Ce n'est pas Paul Kagame qui dira le contraire...

Patrick Mbeko



Chroniques