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RDC: Savoir dire « NON » à la médiocrité et à la caste des inutiles de la République

Paraît-il que les Congolais disent NON à tout. Ils veulent le départ de Joseph Kabila, mais disent NON à tous les opposants qui prétendent le combattre : non à Félix Tshisekedi, non à Moise Katumbi, non à Vital Kamerhe, non à Martin Fayulu, non à Olengha Nkoy... Bref, non, non et non. À cette allure, affirment certains, les élections auront lieu en 2060. Pour les tenants de ce discours, les Congolais - en tout cas certains d’entre nous - ne savent pas ce qu’ils veulent vraiment.

Avec un tel raisonnement, on peut comprendre pourquoi la République à démocratiser du Congo (RDC) se meurt. Comment peut-on réduire un pays de près de 70 millions d’âmes à ces quelques politiciens ? Prétendre ou laisser entendre que l’avenir de la RDC passe impérativement par l’implication politique de ces quelques individus susmentionnés est une insulte à l’intelligence et à tout un peuple. Surtout quand on sait que la plupart de ces individus ont participé, d’une manière ou d’une autre, à la descente aux enfers du pays. Comment peut-on prétendre que des individus cupides, ne maîtrisant pas les enjeux auxquels « leur » pays est confronté, sans projet de société et sans vision, peuvent sortir le Congo de sa fâcheuse situation? N’existe-t-il pas dans ce pays ou dans la diaspora des Congolais intelligents et intègres, des têtes bien faites capables de relever le défi du développement - lequel passe, on ne le dira jamais assez, par la fin de l’occupation et de la mise sous-tutelle de notre mère patrie - et de redonner au Congo et à son peuple leur dignité perdue ? Si, il en existe. Mais pas grand monde n’est disposé à les écouter, et encore moins à les suivre.

En fait, le problème réside non pas dans le fait que le pays et/ou la diaspora dispose de peu ou pas de têtes bien faites, mais bien dans la mentalité médiocre du Congolais qui choisit son [ou ses] leader(s) ou candidat(s) en fonction des critères imbéciles tels que l’appartenance tribale et/ou régionale, la notoriété, la richesse matérielle et j’en passe. Aucune place à l’intégrité, à l’intelligence (au sens noble du terme), aux nobles valeurs morales et humaines que professaient autrefois nos ancêtres. N’eussent été les nombreux prix décernés au docteur Dénis Mukwege à l’étranger, qui se serait intéressé à ce réparateur des femmes et des vies brisées dans cette République à démocratiser ? Pas grand monde. D’ailleurs la plupart de nos politicards ne semblent pas beaucoup l’apprécier, et on peut comprendre pourquoi. Celles et ceux qui sont sérieux et rigoureux, font de bonnes choses et représentent dignement la République sont ignorés, voire parfois vilipendés quand ils se montrent très critiques à l’égard de tout ce qui ne tourne pas rond dans ce pays de malades. 

La médiocrité gangrène toute la société; elle a tellement gagné les cœurs et les esprits que les gens sont devenus allergiques à l’excellence et à la magnificence. Les critères d’appréciation et de sélection d'un homme politique, d’une personnalité publique, etc. sont d’une imbécillité remarquable. Du coup, certains compatriotes sont étonnés que des Congolais lucides disent NON à tous ces politicards sans vision qui ne pensent à rien d’autre que leurs ventres et les désidératas de leurs maîtres étrangers; ils froncent les sourcils parce que cette catégorie de Congolais refuse d’endosser la veste de la bêtise qu’ils arborent si fièrement sur les médias sociaux et partout ils sont. Habitués à puiser dans le bassin de la médiocrité et de l’insignifiance, ces inutiles de la République sont surpris de voir certains Congolais refuser de choisir entre la peste et le choléra, le cancer du cerveau et le sida.

À force de tolérer la médiocrité sous toutes ses formes, le Congo à démocratiser et son peuple se retrouvent aujourd’hui chosifiés et sont devenus la risée du monde entier. Tous ces inutiles se rendent-ils compte de ce que ce pays est devenu? Les Congolais lucides ont décidé de dire STOP. Puisqu’ils ont fait le choix de la dignité, ils s’opposeront avec l’énergie du désespoir à tous ceux qui travaillent à la clochardisation de leurs frères et sœurs; ils diront toujours NON tant et aussi longtemps qu’ils n’auront pas trouvé des hommes et des femmes intelligents et intègres ayant fait de la souveraineté du Congo et de la dignité de son peuple leurs principales priorités. Ce sont nos choix qui déterminent qui nous sommes vraiment, beaucoup plus que nos aptitudes.



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