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Sommet de la Francophonie : les dessous du mini sommet sur la RCA .

Se sentant démarquer par Moscou à Bangui, Paris essaie de rabattre ses cartes pour ne pas perdre totalement la place sur le terrain. L’enjeu est à la fois géopolitique et géostratégique et prend les allures d’une guerre Froide entre Moscou et Paris qui utilise ses anciens relais du pré-carré pour faire barrage à Moscou. Ce dernier implante une base régionale, en filigrane le contrôle des matières premières centrafricaines.

Au cours du mini-sommet qui a réuni autour des Présidents Macron, Idriss DebySassou, Touadera, et le président de la commission de l’Union Africaine le Tchadien Moussa Faki, la France a tenté selon nos sources à mettre en garde le chef de l’État Centrafricain Touadera sur l’accélération de ses relations militaires avec la Russie.

Il est à noter que deux semaines avant le sommet d'Erevan Emmanuel Macron avait dépêché son conseiller Afrique Frank Paris auprès de plusieurs chefs d’État de la zone Cemac notamment Sassou et Debby . En se souvient de la mise en garde peu diplomatique de Jean-Yves le Drian au président Touadera dans les couloirs des Nations unies à New York. La tension est vive dans la région. Les députés Centrafricains ont adopté une résolution autorisant à Moscou et Khartoum de s’impliquer dans la résolution de la crise centrafricaine mettant à demi-teinte en touche la médiation de la région menée par le chef de l’Etat Congolais Dénis Sassou Nguesso.

En effet selon nos sources, malgré les réticences d'Emmanuel Macron qui se passe pour un chantre du multilatéralisme, son ministre Jean-Yves Le Drian sous les conseils avisés des officiers de la DGSE ont utilisé Sassou et Debby pour faire fléchir Touadera à ne pas surtout laisser la Russie installée une base militaire en RCA. Ce projet est très mal perçu par Paris et ses alliés de l’OTAN.

Droit dans ses bottes, Touadera n’a pas fléchi et aurait fait observer à Macron que Sassou et Deby ont régulièrement joué un double jeu en RCA. La crise en RCA est en partie alimentée par les puissances régionales qui tirent depuis des années les ficelles au grand dam du peuple Centrafricain.

Les troupes tchadiennes et les troupes congolaises qui ont successivement quitté Bangui se sont livrées dans des trafics de tous genres. La France au courant n’a jamais dit mot fait observer un diplomate Centrafricain. Touadera ne compte pas fléchir aux injonctions de Sassou et Debby . Touadera n’est pas Bozize ni Djotodja qui dépendaient de Djamena et Brazza . Touadera s’est affranchi et tisse sa toile avec le soutien de Moscou renchéri un analyste de la région.

Depuis le rapprochement entre Bangui et Moscou, les vieux barbouzes de la France-Afrique se réveillent.

Rodrigue Fénelon 



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