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Session spéciale sur le Zimbabwe à Sharm El-Sheikh lors des Assemblées Annuelles de la BAD

Le 24 mai, une session spéciale sur le Zimbabwe s'est tenue à Sharm El-Sheikh en marge des Assemblées Annuelles de la Banque africaine de développement (BAD). Cette réunion, dirigée par le président de la BAD, Akinwumi Adesina, et l'ancien président mozambicain Joaquim Chissano, avait pour objectif d'aider le Zimbabwe à rembourser sa dette de 8,3 milliards de dollars envers les pays étrangers.

Cette session, organisée avec la participation d'institutions financières traditionnelles telles que le PNUD, ainsi que des institutions sous-régionales comme la SADC et le COMESA, avait deux principaux volets. Tout d'abord, il s'agissait de rendre compte du travail accompli par la BAD et ses partenaires pour aider le Zimbabwe à réduire considérablement sa dette et ses arriérés envers plusieurs institutions. Ensuite, il s'agissait de dialoguer avec les différents partenaires pour soutenir le pays dans la résolution de la question épineuse de l'indemnisation des fermiers blancs expropriés lors de la réforme agraire et foncière initiée sous l'ère Mugabe, dont le président actuel était vice-président.

Le succès du processus de réengagement de la dette du Zimbabwe, entrepris par la BAD et ses partenaires, dépendra notamment de la gouvernance politique du pays, avec en ligne de mire le processus électoral à court terme. Selon les intervenants de la session spéciale de Sharm El-Sheikh, il est essentiel que des élections crédibles, libres et transparentes se déroulent au Zimbabwe. Les créanciers du Zimbabwe attendent la tenue de telles élections, car un Zimbabwe politiquement et économiquement stable contribue à la stabilité régionale, tandis qu'un Zimbabwe en difficulté affecte l'ensemble de la région. Ainsi, le succès des réformes politiques et électorales, ainsi que la tenue d'élections libres et équitables, sont cruciaux pour résoudre les arriérés et la dette du Zimbabwe.

Par ailleurs, le président de la BAD a annoncé quelques avancées dans les discussions avec les partenaires américains et européens, ouvrant ainsi la voie à des mesures à moyen et long terme visant à alléger le fardeau de la dette du Zimbabwe. Joaquim Chissano, l'ancien président mozambicain, a également souligné que la tenue d'élections libres et équitables, ainsi que l'indemnisation des anciens agriculteurs blancs, sont des points clés pour faire avancer le dialogue avec l'Occident, y compris les États-Unis et le Royaume-Uni, ainsi que les institutions financières internationales.

Il est à noter que Joaquim Chissano et Akinwumi Adesina ont annoncé avoir eu des rencontres approfondies avec des membres du Congrès américain, du Département d'État, du Trésor et d'autres agences pour discuter du cas du Zimbabwe.

Par Rodrigue Fenelon Massala - Sharm El Sheikh- Oeil d'Afrique



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