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Mali : ces morts en cascade qui bafouent les acquis pour la paix

Le Mali continue de voir ses soldats être tués en masse. Lundi, l’État-major a enregistré 33 soldats tombés sous les balles des jihadistes. Malgré tous les moyens mis en œuvre par l’Onu, la Force Barkhane et d’autres puissances, les terroristes montrent qu’ils ont toujours une emprise sur certaines zones de ce vaste pays du Sahel.  

Au moins 33 soldats maliens ont été tués lundi 15 mars dans une attaque attribuée à des djihadistes dans le nord-est, près des frontières du Burkina Faso et du Niger. Ce bilan a été communiqué par le Chef d’état-major des armées maliennes, qui indique que l’attaque a visé la relève montante du poste de sécurité de Tessit, localité située à une soixantaine de km au Sud-Est d’Ansongo, région de Gao.

Depuis lundi, ce bilan n’a cessé de s’aggraver. Un premier communiqué publié tard lundi, disait qu’il y avait 11 militaires tués, 11 disparus et 14 blessés après l’attaque menée en milieu de journée contre la relève du poste de Tessit, au sud-ouest d’Ansongo.

Il pourrait s’alourdir encore, d’autres sources citant des chiffres encore plus élevés. La relève est tombée dans une embuscade tendue par une centaine d’hommes à bord de pick-ups et sur des motos, selon un récit fait antérieurement par l’armée sur les réseaux sociaux. Le Chef d’état-major ajoute que du côté ennemi, 20 morts ont été retrouvés sur le terrain. 

 En finir avec les déclarations d’intention

Déjà, trois mois seulement depuis le début de l’an 2021, le Mali a perdu une cinquantaine de ses soldats. Cette dernière perte de militaires est la plus grande depuis janvier. Elle ne signe pas pour autant la fin des hostilités. Malgré les négociations avec certains groupes d’autodéfense au sein des populations maliennes, malgré la volonté des autorités de la transition de réunir toutes les parties du conflit malien autour de la table pour une paix définitive, les massacres de soldats et de civils font légion, autant au Mali que dans les pays voisins immédiats.

D’ailleurs, les familles des 58 Nigériens tués, lundi, dans une attaque terroriste, n’ont pas fini de pleurer les leurs que d’autres familles, cette fois-ci au Mali, sont plongés dans une tristesse extrême, à cause de cette folie à massacrer des humains, qu’aucun esprit même le plus cynique ne pourrait justifier. Qu’aucune sorte de consolation ne pourrait faire remplacer au sein des familles ces âmes disparues.

C’est comme si toutes ces attaques, toutes ces pertes civiles et militaires viennent d’un coup effacer complètement les acquits tant vantés par la France - l’affaiblissement de l’organisation Etat islamique (EI) et la mort de plusieurs chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), remise à pieds de l’administration territoriale dans certaines localités qui étaient dans l’emprise des groupes armés, Opérations BOURRASQUE, ECLIPSE, SAMA 1 et 2 - dans leur engagement contre les terroristes à travers la Force Barkhane, qui compte 5100 soldats.

Aux armées françaises, s’y ajoutent les soldats de la Force TAKUBA qui doit avoisiner le millier de soldats répartis entre Espagnols, Britanniques, Estoniens… Sans compter les Casques bleus de l’Onu et le matériel aérien et terrestre (drone, hélicoptère, blindé et autres) ayant pour seul objectif : vaincre l’hydre jihadiste et faire du Mali un havre de paix. 

Ce qui est clair, si on veut arriver à en finir avec ces terroristes, il ne faut plus se limiter aux déclarations d’intention. Sinon, c’est prêter le flan aux fossoyeurs de la paix et aux pourfendeurs des armées françaises et d’autres puissances présentes aux côtés des militaires maliens pour combattre les jihadistes.   



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