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Une dizaine de diplomates français expulsés du Burkina Faso

Depuis son arrivée au pouvoir en septembre 2022, la junte burkinabè ne cesse de provoquer des cassures diplomatiques avec la France. Elle a expulsé une dizaine de diplomates en les accusant d’espionnage ou d’activités subversives.

Le gouvernement burkinabè a expulsé trois diplomates français en les qualifiant de «persona non grata» sur son territoire. Il les accuse de mener des «activités subversives» et leur a demandé de quitter le pays dans les 48 heures qui suivent l’annonce de la décision prise mardi par le ministère burkinabè des Affaires étrangères. Les autorités locales n’auraient pas vu d’un bon œil les rencontres qu’ils ont eues récemment avec des organisations de la société civile, des influenceurs, des hommes d’affaires, des chefs d’entreprise et des journalistes qui seraient hostiles à la junte au pouvoir depuis le 30 septembre 2022.

La décision du gouvernement burkinabè a été dénoncée, jeudi 18 avril, par le gouvernement français qui la trouve injuste. «La décision des autorités burkinabè ne repose sur aucun fondement légitime. Nous ne pouvons que la déplorer», a déclaré le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine. «La France regrette la décision prise par le Burkina Faso de procéder à l’expulsion de diplomates et personnels français dont certains étaient affectés à l’ambassade de France au Burkina Faso. Nous rejetons les accusations infondées portées par les autorités burkinabè à l’encontre de nos agents», a-t-il ajouté.

Le Burkina Faso et la France entretiennent depuis près de deux ans des relations diplomatiques tendues qui ont connu plusieurs faits marquants. 

En janvier 2023, la junte avait demandé à la France de procéder au remplacement de son ambassadeur, Luc Hallade, qu’elle accusait de mener des activités non conformes à sa mission. Le 12 décembre 2022, il avait demandé par écrit à ses compatriotes résidant à Koudougou de se «relocaliser» à Ouagadougou, la capitale, où à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays, pour des raisons de sécurité. Pour le gouvernement burkinabè, par cette invite l’ambassadeur était «en train de semer la panique au sein des expatriés et de la population». M. Hallade a été rappelé depuis lors par les autorités de son pays et son poste est toujours vacant.

Depuis décembre dernier, quatre fonctionnaires de l’ambassade de France au Burkina accusés d’espionnage sont placés en résidence surveillée à Ouagadougou, la capitale. Un an auparavant, deux français qui travaillaient pour une société locale ont été soupçonnés d’espionnage et expulsés du pays. Entre temps, le gouvernement burkinabè avait suspendu la diffusion de Radio France internationale (RFI) et de France 24 en les accusant de faire le jeu des groupes djihadistes qui ensanglantent le pays depuis 2015. Début 2023, le Burkina a dénoncé l’accord militaire qui le liait à la France depuis 1961 et demandé le départ des troupes françaises.

Oeil d'Afrique



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