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Burkina Faso : le président Kaboré détenu à Ouagadougou par des mutins

Le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré a été arrêté lundi et était détenu dans une caserne de Ouagadougou, au lendemain de mutineries dans des camps militaires de ce pays en proie à la violence jihadiste. "Le président Kaboré, le chef du Parlement (Alassane Bala Sakandé) et des ministres sont effectivement aux mains des soldats" à la caserne Sangoulé Lamizana de Ouagadougou, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire, information confirmée par une autre source des services de sécurité.

Paul Henri Damiba prend le pouvoir au Burkina Faso


C’était bien un coup d’Etat militaire qui avait débuté au Burkina Faso dans la nuit de samedi à dimanche. Des tirs d’armes lourdes et automatiques étaient entendus dans différentes casernes militaires du Burkina Faso. Même si la journée a semblée plus calme, malgré quelques tirs sporadiques, la soirée a été chaude sur le coup de 23h ce dimanche. Une information parvenue à notre rédaction confirme l’arrestation de Roch Marc Christian Kaboré par les hommes en arme menés par le lieutenant colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA.

Avant l’arrestation de Roche Kaboré, des tirs avaient été entendus autour de sa résidence privé. Selon les sources bien introduites, le Président a été arrêté et placé en résidence surveillée dans un camp militaire. Paul-Henri Sandaogo DAMIBA réclamerait, comme au Mali et en Guinée, à Roch Marc Christian Kaboré de démissionner de sa fonction de Président du Burkina Faso. La situation dans le pays est toujours confuse dans la soirée puisque des détonations d’armes sont toujours rapportés par des populations.

Le camp Sangoulé Lamizana de Ouagadougou où est détenu le président Kaboré abrite la Maison d'arrêt et de correction des armées (Maca) où est également incarcéré le général Gilbert Diendéré, proche de l'ancien président Blaise Compaoré renversé en 2014 qui vit depuis en Côte d'Ivoire.

Le général Diendéré a été condamné à 20 ans de prison pour une tentative de putsch en 2015 contre le président Kaboré, et est actuellement jugé pour son rôle présumé dans l'assassinat de l'ancien président Thomas Sankara, icône panafricaine, en 1987.

Comme le Mali et le Niger, le Burkina Faso est pris dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique. Les attaques, qui visent civils et militaires, sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l'est du pays.

Les violences des groupes jihadistes ont fait en près de sept ans plus de 2.000 morts et contraint 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.

Qui est Paul-Henri Sandaogo DAMIBA ?

Paul-Henri Sandaogo DAMIBA est en effet un officier supérieur d’infanterie dans l’armée burkinabè. Il est diplômé de l’école militaire de Paris. Cet officier est titulaire d’un master 2 en sciences criminelles du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) de Paris ainsi que d’une certification d’expert de la Défense en management, commandement et stratégie. Il est auteur du livre "Armée Ouest-africaines et terrorisme, réponses incertaines ?".

L'ambassade de France au Burkina Faso a diffusé une note à tous les ressortisants français présents dans le pays pour leur demander de rester cloitrés chez eux. Un couvre feu avait été annoncé plutôt dans la journée par l'ancien gouvernement Roch Marc Christian Kaboré. Ce lundi, les écoles devraient rester fermées au moins jusqu'à mercredi.



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