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Italie – Football : L’incroyable déclaration raciste du président de Brescia sur Balotelli

Le président du club italien a expliqué, dans un sourire, les difficultés sportives de son attaquant par sa couleur de peau. « Une blague mal interprétée », a ensuite justifié Brescia. C’est une blague qui risque d’amuser certains dans les virages des stades italiens, moins Mario Balotelli, victime récurrente d’insultes racistes dans son pays. Interrogé lundi 25 novembre par des journalistes sur les raisons du « problème Balotelli », Massimo Cellino, président du club de Brescia, a répondu en ces termes, le sourire aux lèvres : « C’est qu’il est noir. Que voulez-vous que je vous dise… Il travaille pour s’éclaircir (la peau) mais il a du mal. » Massimo Cellino, homme d’affaires sarde ayant fait fortune dans le négoce agricole, client régulier des tribunaux italiens (condamné pour fraude comptable, fraude fiscale), est une personnalité du football italien. Il a dirigé le club de Cagliari durant vingt-deux ans, se faisant connaître par sa propension à licencier ses entraîneurs, avant de laisser de mauvais souvenirs dans le club de Leeds, dont il fut propriétaire de 2014 à 2017, puis de racheter Brescia, il y a deux ans. Cellino a prononcé cette phrase devant la presse en marge d’une réunion de la Ligue italienne de football, trois semaines après que Mario Balotelli, son attaquant star, a été victime d’insultes racistes de la part de supporteurs du Hellas Vérone. Durant ses premières années au plus haut niveau, sous les couleurs de l’Inter Milan, le joueur d’origine ghanéenne était régulièrement la cible d’invectives racistes. Ses protestations ont rarement trouvé un écho dans le football italien. « Une blague mal interprétée » Quelques heures après cette conférence de presse improvisée de Massimo Cellino, le club de Brescia a publié un communiqué lapidaire plaidant le malentendu : « Le Brescia Calcio précise qu’il s’agissait évidemment d’une blague qui visait à mettre en évidence un paradoxe, clairement mal interprétée, visant à dédramatiser un emballement médiatique excessif et dans l’intention de protéger le joueur. » Balotelli, relativement inefficace depuis son arrivée à Brescia (deux buts en sept matchs), a été écarté du groupe, la semaine dernière, à l’entraînement, par Fabio Grosso, qui jugeait son investissement insuffisant. « J’ai dit à Mario que je pouvais l’aider jusqu’à un certain point. Ensuite, c’est à lui de se débrouiller seul », a plus tard expliqué l’entraîneur de Brescia, champion du monde en 2006. Balotelli ne figurait pas dans le groupe de Brescia ce week-end contre l’AS Rome, où les Lombards ont subi une neuvième défaite en douze matchs. Né à Palerme, Mario Balotelli a grandi à Brescia, dans le nord de l’Italie, où il possède un appartement. Il est arrivé au club, promu cet été, après un passage de trois saisons en Ligue 1, à Nice et à Marseille. Il réalisait ainsi « le rêve de [son] père », qui a rapidement tourné au cauchemar pour le joueur de 29 ans.


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