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Apologie de viol sur NCI : 12 mois de prison avec sursis pour Yves de Mbella

Yves de M’Bella, qui avait invité un ancien violeur et lui avait demandé de montrer comment il agressait ses victimes a été condamné pour « apologie du viol ». La séquence avait déclenché l’indignation en Côte d’Ivoire.

L’animateur ivoirien, Yves de M’Bella, qui avait invité dans son émission un ex-violeur à montrer comment il agressait ses victimes a été condamné ce mercredi 1er septembre par un tribunal d’Abidjan à 12 mois de prison avec sursis pour « apologie du viol », a constaté un journaliste de l’AFP. La séquence avait suscité l’indignation en Côte d’Ivoire.

Yves de M’Bella a également été condamné à deux millions de FCFA (3 000 euros) d’amende et s’est vu signifier l’interdiction de quitter Abidjan.

Lundi à une heure de grande écoute et en public, l’animateur Yves de M’Bella a invité dans son émission censée dénoncer le viol un ancien violeur à qui il a demandé d’expliquer comment il s’y prenait pour agresser ses victimes en s’aidant d’un mannequin. L’homme s’est exécuté devant l’animateur riant et un public goguenard.

Ce mercredi, une dizaine de femmes ont dit « non » à Abidjan à « la banalisation du viol à la télévision », en se regroupant devant le siège de la Nouvelle chaîne ivoirienne (NCI), diffuseur de l’émission.

Suspendu pendant 30 jours

Le rassemblement a été diffusé en direct sur les réseaux sociaux où, depuis 48 heures, internautes et victimes de viol ne décolèrent pas.

Une pétition lancée lundi soir par Désiree Dénéo, secrétaire générale de la Ligue ivoirienne des droits des femmes pour dénoncer l’animateur et sa chaîne et réclamer des sanctions, avait récolté ce mercredi plus de 46 500 signatures.

La Haute autorité de communication audiovisuelle (Haca) a suspendu Yves de M’Bella pendant 30 jours de toutes les antennes et télévisions de Côte d’Ivoire. Il a en outre été décidé par le comité d’organisation du concours Miss Côte d’Ivoire qui a lieu samedi, qu’il n’animerait pas la soirée comme initialement prévu.

« Ces sanctions ne sont pas suffisantes », selon Bénédicte Joan, présidente de l’association Stop au chat noir, qui vient en aide aux victimes de viol. Bien qu’il ait demandé « pardon » et se soit déclaré « meurtri », Yves de M’Bello « ne devrait plus du tout apparaître sur nos télés », a-t-elle ajouté.

La direction de la NCI a reçu deux des organisatrices du sit-in et a présenté ses « plus sincères excuses » pour avoir laissé passer cette émission. « Ils ont reconnu leur erreur » et « nous ont fait savoir qu’une enquête est actuellement en cours au sein de l’équipe » ayant préparé l’émission, a indiqué Bénédicte Joan sur son compte Instagram à l’issue de la rencontre.

Oeil d'Afrique avec AFP



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