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Mise à genou au Sahel, la France à la conquête de l’Afrique de l’Est

En perte de vitesse au Sahel, la France explore de nouvelles frontières en Afrique de l’Est. Paris veut faire du Kenya sa tête de pont dans cette partie du continent où elle joue les seconds rôles.

Après avoir perdu pied au Sahel, la France cherche à se redéployer ailleurs sur le continent, notamment  en Afrique de l’Est. C’est ce qui ressort des propos de son ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, prononcés samedi à Nairobi, la capitale du Kenya, première étape d’une tournée africaine qui devait le conduire ensuite au Rwanda et en Côte d’Ivoire  «En Afrique, il n’y a pas que le Sahel», a-t-il déclaré en laissant entendre que la France va développer des partenariats avec des pays hors de sa zone traditionnelle d’influence dont le Kenya. «Le Kenya n’est pas un partenaire traditionnel de la France mais nous renforçons nos partenariats, nous les diversifions et, parce que nos destins sont liés, nous relevons également des défis communs», a déclaré le ministre français. «Nous devons conquérir de nouvelles frontières», ajoute un membre de sa délégation, anonymement cité par la presse locale.

Nommé à la tête de la diplomatie française en janvier dernier, M. Séjourné s’est entretenu avec son homologue kenyan, Musalia Mudavadi, sur la nécessité de renforcer la coopération entre les deux pays, notamment dans les domaines de la sécurité, des investissements et de la lutte contre le changement climatique. «Le Kenya et la France reconnaissent le besoin d’une solidarité mondiale pour faire face aux défis climatiques», a déclaré le ministre kenyan des Affaires étrangères. Les deux pays et la Barbade veulent amener la communauté internationale à instaurer une taxe internationale visant à aider les pays en développement à faire face au changement climatique. Ils invitent tous les pays à se joindre à eux «pour accélérer le développement et l’action climatique».

Le Kenya a abrité en septembre dernier le premier sommet africain sur le climat, en prélude de la 28ème Conférence des parties sur le climat des Nations unies (Cop28) qui s’est déroulé du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, aux Emirats arabes unis. Au cours de cette rencontre africaine de deux jours, les Emirats arabes unis ont promis d’investir 4,5 milliards de dollars américains pour aider le contient à développer les énergies propres.  

Prêt de 138,7 millions de dollars américains

L’Afrique qui produit moins de 5% des émissions de gaz à effet de serre est l’une des plus grandes victimes du réchauffement climatique.  La visite du ministre français a été couronnée par un accord de prêt de 138,7 millions de dollars américains pour financement d’un train urbain de Nairobi. La France veut faire du Kenya sa tête de pont en Afrique de l’Est dont il est la plus grande puissance économique. Elle est le cinquième partenaire économique du pays, loin derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Chine et l’Union européenne (Ue). Sur les plans économique et diplomatique, la France joue les seconds rôles en Afrique de l’Est.

Oeil d'Afrique



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