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Zimbabwe: le chef de l’opposition conteste la réélection du président sortant et revendique la victoire

Le chef de d’opposition au Zimbabwe, Nelson Chamisa, a contesté dimanche 27 août la réélection, officiellement annoncée la veille, du président sortant Emmerson Mnangagwa et revendiqué la victoire à l’issue d’un scrutin aux nombreux dysfonctionnements et dont la régularité a été mise en cause.

« Nous avons gagné cette élection. Nous sommes les leaders. Nous sommes même surpris que Mnangagwa ait été déclaré vainqueur (…). Nous avons les vrais résultats », a déclaré M. Chamisa, avocat et pasteur de 45 ans à la tête de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), lors d’une conférence de presse à Harare. « C’est une fraude flagrante et gigantesque » avait-il déclaré auparavant sur X (anciennement Twitter).

Selon la commission électorale, M. Mnangagwa a obtenu 52,6 % des suffrages exprimés contre 44 % en faveur de Nelson Chamisa, à la tête du premier parti d’opposition, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC).

Les Zimbabwéens se sont rendus aux urnes mercredi et jeudi pour choisir leur président et leurs députés. Près de 69 % des inscrits ont pris part au vote. Le scrutin, qui devait se clore mercredi soir, a dû être prolongé d’une journée.

La régularité du scrutin « entachée »

Les cafouillages, notamment le manque de bulletins dans les bureaux, se sont multipliés en particulier dans la capitale Harare, un bastion de l’opposition.

Le CCC, qui avait déjà dénoncé des « fraudes » et des « entraves » lors du vote, a rejeté les résultats. « Nous n’avons pas entériné les résultats parce qu’ils sont faussés. Le contexte électoral et préélectoral n’était pas favorable, en particulier pour nous », a déclaré à l’Agence France-Presse Promise Mkwananzi, porte-parole du parti. « Nous ne pouvons pas accepter les résultats », a-t-il affirmé.

Dans un communiqué, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit dimanche « préoccupé par les arrestations d’observateurs, les informations sur l’intimidation d’électeurs ». Il a appelé les parties à « rejeter toute forme de violence » et à régler les différends de manière pacifique et « transparente » de manière à ce que le résultat du vote soit « un reflet véritable de la volonté du peuple ».

De leur côté, les observateurs d’Afrique australe (SADC) et des pays du Commonwealth ont unanimement mis en doute cette semaine le bon déroulement du processus électoral. Ils ont souligné de « graves problèmes » ayant entaché la « régularité » et la « transparence » du scrutin, ainsi que la violation de « nombreuses normes internationales » régissant des élections démocratiques.

Les observateurs de l’Union européenne et les ambassades des Etats-Unis et du Royaume-Uni ont été encore plus cinglants, dénonçant violence et intimidations, et soulignant que l’organisation du scrutin jouait largement en faveur de M. Mnangagwa et du parti au pouvoir.

Avec AFP



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